Chacun priant pour qu’il en réchappe
en disant : « Y’a plus que la presse qui
s’émeut sur les catastrophes pour nous
visser, hagards, dans nos fauteuils ! » Mais on
sait bien qu’ils le font sans réfléchir.
Heureusement il y a les créateurs pour qui le
monde est une belle œuvre qui mérite mieux
de nous. Scientifiques, écrivains, sculpteurs,
conteurs, photographes…l’ont encore répété
courageusement ce week-end à Coatigrac’h.
On pourrait croire naturellement
que le monde évolue de chaos en chaos en nous
laissant un minimum de moyens. Mais il a fallu que l’homme
se préoccupe par hasard de dompter la nature
et d’en faire son ennemi. Au point de la détruire
à feu doux en jouant à « Dieu »
et – aujourd’hui – avec la contribution
active de tous les consommateurs. C’est génial
! Tous… on dégaze allègrement dans
l’atmosphère en se délectant : CO2,
CO2 ! Tant qu’à faire, faut pas perdre
de temps à se brûler la peau ou faire fondre
la glace, on risquerait de perdre de l’argent
et du plaisir ! La glace fond sous nos pieds et le pétrole
est presque consommé mais un nouvel équilibre
va apparaître. Ce n’est pas si sûr.
En tout cas, p’t-être bien qu’on n’aura
pas besoin de nous.
Pour le scientifique Jean-Louis
Fellous, le doute n’est plus permis.
Les satellites voient les couleurs du monde changées.
La nature des sols est évidemment modifiée.
Les moyennes de température augmentent continuellement.
L’été 2003 a été le
plus chaud depuis 150 ans. Nouveau siècle et
nouveau monde promis. Instabilités locales ?
Sûrement… comme nous pouvons encore le constater
à l’exemple des ouragans 2005. Et globales…
peut-être bien ! Voilà pourquoi il additionne
les conférences bénévolement. Avis de tempêtes. « Il y a dix ans, on ne s’en préoccupait
pas tant », dit-il. Nous sommes émus.
Nous savons que le cap est franchi. Mais le problème
est complexe.
Le protocole de Kyoto pour
la réduction des rejets gazeux qui induisent
l’effet de serre est largement freiné par
les USA et l’Australie, les deux principaux producteurs
de ces gaz. Et l’économie mondiale répand
son modèle de consommation. La Chine fait peur.
Elle a commencé à souffler sur la braise
chaude. Experts mondiaux et gouvernements ont les yeux
rivés sur le compteur de peur qu’il ne
s’emballe. Pourtant le champignon est écrasé.
Quels sont les choix ? Profiter tant qu’il est
encore temps et installer la « clim » ?
Erreur grossière : « Les pays riches
sont les plus menacés ». Néanmoins,
c’est l’attitude générale.
Comme s’il fallait y aller en s’aveuglant
de plus en plus de stupidité. Héroïsme
?
Non ! Quittez l’opinion
commune, nous disent les artistes du salon.
Et leurs livres n’en
finissent pas de nous inviter à regarder la nature
et à réfléchir… leurs contes,
d’évoquer sa force et ses secrets.... et
les sculptures de Pascal Uguen de crier : «
l’avenir de la terre est entre les mains de l’homme
». Tout se passe comme si nous étions
ailleurs. Absents. Très confortablement absents.
Dans l’attente... isolés de tout !
Au contraire l’artiste
est là, pleinement au contact de l’existence.
À Coatigrac’h et ailleurs. Il blague même…
Alors choisissons notre chemin et comme l’homo
erectus, redressons-nous de nouveau. Il faut cette fois
quitter la position assise et redonner la préférence
à la motorisation naturelle. Mangez moins riche.
Marquer de son empreinte les sols mous, irréguliers
et quitter le bitume de l'autoroute.
Quitter l’image de
soi pour celle de la nature et composer avec ses mains
une œuvre anonyme. Voilà un vrai grand pas
pour notre petite humanité de prédateurs
repus et de victimes innocentes. |