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Silviane Le Menn
En langue bretonne "abadennoù" est le pluriel de "abadenn" qui signifie : affaire, partie (de jeu), séance, représentation (théâtrale), instant, moment.
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 
 
 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Littérature
 
 
 
DU CLIMAT AU CHAOS
P’t-être ben qu’oui, p’t-être ben qu’non !
 
« Abadennou » a pris la température de l’atmosphère
au 9ème salon du livre rural de Châteaulin

(14, 15 et 16 octobre 2005 )
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abadennou
Le team « Abadennou » fait de la veille stratégique au 9ème Salon du livre rural de Châteaulin. Pas au point de lire – croyez-nous – dans les carottes comme les scientifiques qui étudient les glaces de l’Antarctique mais assez pour dire un minimum : on va vers le chaos, c’est bien sûr !
Pourtant, dit l’autre, on attend que ça se passe.
Est-ce que l’humanité va laisser faire ?

Chacun priant pour qu’il en réchappe en disant : « Y’a plus que la presse qui s’émeut sur les catastrophes pour nous visser, hagards, dans nos fauteuils ! » Mais on sait bien qu’ils le font sans réfléchir.

Heureusement il y a les créateurs pour qui le monde est une belle œuvre qui mérite mieux de nous. Scientifiques, écrivains, sculpteurs, conteurs, photographes…l’ont encore répété courageusement ce week-end à Coatigrac’h.

On pourrait croire naturellement que le monde évolue de chaos en chaos en nous laissant un minimum de moyens. Mais il a fallu que l’homme se préoccupe par hasard de dompter la nature et d’en faire son ennemi. Au point de la détruire à feu doux en jouant à « Dieu » et – aujourd’hui – avec la contribution active de tous les consommateurs. C’est génial ! Tous… on dégaze allègrement dans l’atmosphère en se délectant : CO2, CO2 ! Tant qu’à faire, faut pas perdre de temps à se brûler la peau ou faire fondre la glace, on risquerait de perdre de l’argent et du plaisir ! La glace fond sous nos pieds et le pétrole est presque consommé mais un nouvel équilibre va apparaître. Ce n’est pas si sûr. En tout cas, p’t-être bien qu’on n’aura pas besoin de nous.

Pour le scientifique Jean-Louis Fellous, le doute n’est plus permis. Les satellites voient les couleurs du monde changées. La nature des sols est évidemment modifiée. Les moyennes de température augmentent continuellement. L’été 2003 a été le plus chaud depuis 150 ans. Nouveau siècle et nouveau monde promis. Instabilités locales ? Sûrement… comme nous pouvons encore le constater à l’exemple des ouragans 2005. Et globales… peut-être bien ! Voilà pourquoi il additionne les conférences bénévolement. Avis de tempêtes. « Il y a dix ans, on ne s’en préoccupait pas tant », dit-il. Nous sommes émus. Nous savons que le cap est franchi. Mais le problème est complexe.

Le protocole de Kyoto pour la réduction des rejets gazeux qui induisent l’effet de serre est largement freiné par les USA et l’Australie, les deux principaux producteurs de ces gaz. Et l’économie mondiale répand son modèle de consommation. La Chine fait peur. Elle a commencé à souffler sur la braise chaude. Experts mondiaux et gouvernements ont les yeux rivés sur le compteur de peur qu’il ne s’emballe. Pourtant le champignon est écrasé. Quels sont les choix ? Profiter tant qu’il est encore temps et installer la « clim » ? Erreur grossière : « Les pays riches sont les plus menacés ». Néanmoins, c’est l’attitude générale. Comme s’il fallait y aller en s’aveuglant de plus en plus de stupidité. Héroïsme ?

Non ! Quittez l’opinion commune, nous disent les artistes du salon.

Et leurs livres n’en finissent pas de nous inviter à regarder la nature et à réfléchir… leurs contes, d’évoquer sa force et ses secrets.... et les sculptures de Pascal Uguen de crier : « l’avenir de la terre est entre les mains de l’homme ». Tout se passe comme si nous étions ailleurs. Absents. Très confortablement absents. Dans l’attente... isolés de tout !

Au contraire l’artiste est là, pleinement au contact de l’existence. À Coatigrac’h et ailleurs. Il blague même… Alors choisissons notre chemin et comme l’homo erectus, redressons-nous de nouveau. Il faut cette fois quitter la position assise et redonner la préférence à la motorisation naturelle. Mangez moins riche. Marquer de son empreinte les sols mous, irréguliers et quitter le bitume de l'autoroute.

Quitter l’image de soi pour celle de la nature et composer avec ses mains une œuvre anonyme. Voilà un vrai grand pas pour notre petite humanité de prédateurs repus et de victimes innocentes.

 
© Rémy Jan, lundi 17 octobre 2005
 
 
 
L'ankou - Photo Annie Verveur
La Procure
Les enfants et le climat - Photo Annie Verveur
Naissance du 3ème millénaire - Landévennec 29 - Pascal Uguen, sculpteur
 
 
 
Avis de tempêtes, La Nouvelle Donne climatique - Jean-Louis Fellous
Editions Odile Jacob - 2003


Depuis mars 2005, Jean-Louis Fellous est mis à disposition de l’Agence Spatiale Européenne où il suivra le développement des programmes européens d’observation de la Terre par satellites pour la surveillance de l’environnement et la sécurité.
Depuis 2001, il est directeur des recherches océaniques à l’Ifremer (Institut français de recherche sur l’exploitation de la mer).
 
 
 
 
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Dernière mise à jour lundi 29.01.2018 17:14
 
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