Au village,
parfois on peut manger un singe si un chasseur l’a attrapé.
Ce n’est pas autorisé, mais il y a toujours un homme
ou un enfant qui chasse pour manger ou pour vendre s’il
n’a pas l’argent. Tu dois prendre dix minutes pour préparer.
C’est facile. La viande va cuire une heure
et demie
environ. Avant, tu dois dépouiller ton singe et vider l’intérieur. Pour cuire, tu prends le tronc et les cuisses
et tu mets la moutarde. Tu fais un feu avec le bois
ou le charbon de bois, tu mets un bâton dans le singe,
tu places ce bâton au-dessus du feu sur les deux autres
bâtons et tu fais rôtir. Tu dois tourner ton singe de
temps en temps pour ne pas brûler. Il va cuire comme
ça.
Quand ta viande est vraiment dorée, tu mets le sel et tu manges avec les autres.
C’est bon et ça donne
des forces !
En Afrique,
beaucoup de personnes savent bien faire la cuisine.
Une femme m’a donné sa recette pour les chenilles :
il faut très bien nettoyer et enlever les piquants.
Tu fais bouillir
un peu, une minute, tu jettes l’eau,
tu laves, tu jettes encore l’eau et tu laisse attendre
une demi-journée dans l’eau quand les chenilles sont
séchées. Tu écrases les graines de courge pour faire
une pâte. Tu dois laver les paquets de feuilles de koko.
Tu épluches l’oignon, tu coupes en petits morceaux et
tu mets à frire dans l’huile de palme. Après tu coupes
tes deux tomates et tu mets avec l’oignon, puis tu mets
les chenilles, le sel et le piment. Tu mets l’eau froide,
tu laisses un peu bouillir et cuire un moment, quinze
minutes. Alors tu mets la pâte de courge, tu remues
et laisses cuire encore un moment, quinze minutes environ.
Pour finir, tu mets le koko qui a déjà cuit, le sel et le piment. Tu laisses encore cuire quelques minutes
et tu manges quand c’est encore chaud.
Chez nous,
quand on n’a rien, on mange seulement le manioc ou le
riz avec la sauce au piment, parfois on mange le poulet ou le poisson. C’est bon, c’est notre nourriture.
Au
village, on mange ce qu’on peut manger et les bananes et les fruits, quand la saison est arrivée, si on ne
peut vendre.
Chez nous,
c’est les hommes d’un côté, les femmes ensemble de l’autre
côté. Quand les hommes discutent les femmes ne peuvent
pas rester. Quand vous mangez, les poules et les moutons viennent, ils nous disent « donnez-nous aussi ».
On leur jette et on les chasse. Et ils reviennent encore.
Le soir
tout le monde se rassemble car je viens de la ville.
Ils viennent tous me voir car parfois
ça fait 5 ou 6
ans qu’ils n’ont pas vu une bouteille de whisky pour
boire. |