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Conférence |
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MA VIE...
DEVENIR CE QUE L'ON EST
Poétesse et voyante
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Les
rencontres du paranormal
Château du Colombier à SAINT MALO, Ille et Vilaine
Conférence
du 31 mars 2000 |
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Je
suis née après la dernière guerre, en mai 1947, non loin de
la gare S.N.C.F.
sur les hauteurs de Châteaulin dans le Finistère, dans une petite mansarde
de la modeste maison de Marie Jeanne Le
Menn née Louboutin , ma grand-mère paternelle, originaire d'une ferme du Porzay, fille aînée d'une famille nombreuse, devenue veuve au retour de son époux de la guerre des tranchées ! |
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Mon
père, Pierre Le Menn,
intelligent et philosophe, n’ayant pas estimé
pouvoir gagner sa vie par ses talents de dessinateur
et d’artiste peintre, débutait comme artisan peintre en bâtiment, sillonnant
fièrement la région sur sa bicyclette,
traînant une carriole remplie de pinceaux
et de pots de peinture.
Mon père est né
en 1921 au sein d’une famille nombreuse,
très pieusement catholique, propriétaire
d’une belle ferme prospère dans le Porzay, à Gorre an Dref en Ploéven.
Sa mère, ma grand-mère – Marie Jeanne Louboutin veuve
Le Menn – était cousine de la grand-mère de Dan Ar Braz,
mère de Franch Ar Braz, forgeron à Quéménéven. |
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La tante de mon père, Sœur Corentin de Jésus que
nous appelions tous « tante sœur », religieuse, membre de la communauté du saint Esprit, a exercé sur ma personnalité
durant mon enfance et ma jeunesse une influence
non négligeable et déjà vers
l’âge de 4 ans, lorsque l’on
me demandait :
- Et toi, ma petite, que feras-tu quand tu seras
grande ?
Je répondais systématiquement :
- Moi, je serais bonne sœur !
Et j’étais convaincue que ce projet
de vie était magnifique, que c’était
la chose la plus naturelle
du monde et que chaque
enfant désirait la même chose. Je
me rendis compte bien plus tard
que c’était
loin d’être le cas ! |
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Quant
à ma mère, Jeanne Courtay,
répondant au petit nom de Jeannette, elle
est née en 1924 dans un penty des montagnes
noires, à Saint Thois. Sa grand-mère
paternelle, Chann Goualc’h était
un peu « spéciale » : elle
passait le plus clair de son temps à soigner
les malades grâce à son « don
de guérison » et sa parfaite connaissance
des plantes médicinales.
Ma mère a d’ailleurs hérité de sa
grand-mère un amour inconsidéré
des plantes, des fleurs
et de la nature qui ne
se dément pas et que je partage également
sans pour autant avoir de vocation agricole. Je
regrette beaucoup de n’avoir jamais connu
cette arrière-grand-mère guérisseuse qui avait probablement d’autres capacités
: malheureusement, elle a emporté ses secrets dans la tombe !
Ma grand-mère
maternelle, Marie Autret, se maria avec un homme de 10 ans plus âgé qu'elle nommé Courtay, couvreur et braconnier qui décéda de tuberculose... Devenue veuve,
elle végéta quelques années dans une minuscule ferme - épicerie - bistrot
de campagne dans la commune de Edern où elle faisait crédit à qui voulait ; j’ai compris bien
trop tard, après son décès,
qu’elle était très vraisemblablement
« voyante » et médium. Douée
d’une grande réceptivité,
gentille et naïve, donc influençable,
suggestionnable et manipulable, on ne peut pas
dire qu’elle se soit épanouie dans
la vie.
À force de dire à tout le
monde qu’elle savait et voyait des «
choses » auxquelles elle se référait,
par exemple, pour accuser tel ou tel voisin d’avoir
empoisonné l’eau du puits ou assassiné
son chien, on finit par décider qu’elle
perdait la tête, que ses visions étaient
en réalité des hallucinations. Personne
ne voulait la croire ! On déclara qu’elle
était folle et on posa le diagnostic de
« maladie de la persécution »
: un état mélancolique accompagné
d’un délire. Après une faillite inévitable, son maigre bien fut vendu.
À la suite de quoi elle fut internée pendant de longues années à l’Hôpital
psychiatrique
de Morlaix où, bien sûr,
les médecins l’abrutirent de drogues.
Elle finit par en sortir, nantie
d’un modeste
subside de l’aide sociale, lymphatique,
transformée en une sorte de zombie.
Elle
continua toute sa vie à ingurgiter de fortes
doses de psychotropes ce qui induisit une obésité
et un diabète, puis un cancer généralisé.
Je pense souvent à ma chère «
Mémé Kermaria » et à
ses épais verres bistrots qu’elle
nous remplissait de limonade-grenadine
d’un
rouge éclatant. Je comprends aujourd’hui
à quel point elle a dû souffrir de
se sentir ainsi isolée, incomprise, maltraitée,
mal aimée... |
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J’ai
donc hérité de certains gènes spécifiques de mes parents et ancêtres
ainsi que de modèles de personnalités,
mais j’ai bien mal démarré
ma vie. En effet, après avoir été
arrachée de justesse des bras de la mort
à l’âge de 3 mois, puis à
7 mois, grâce à l’intuition
et à l’énergie de ma mère
(il s’agissait probablement de ce que les
médecins appellent aujourd’hui :
la mort subite du nourrisson, c’est-à-dire
l’apnée
du sommeil), je fus sauvée
de la mort une fois
de plus, cette fois à 18 mois, par le docteur Hervé Férec,
médecin visionnaire au diagnostic infaillible
« d’appendicite fulgurante avec ganglions
tuberculeux » qui m’expédia
en urgence
à Quimper me faire opérer
à la Clinique Pilvin.
Dès le lendemain,
j’avais déjà récupéré, je sautais sur mon lit et criais en envoyant promener
la bonne sœur avec son thermomètre.
Il faut dire qu’à 18 mois je parlais
déjà couramment !... J’étais
donc une enfant « précoce » et si des scientifiques avaient fait des tests
à l’époque, j’aurais
probablement été classée
dans la catégorie des enfants surdoués,
des génies ! |
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Rue
Fontaine de la Vierge |
C’est
ainsi que les enfants de mon nouveau quartier,
la rue Fontaine de la Vierge près de la
Chapelle Notre Dame, toujours à Châteaulin,
avaient grand plaisir à me hisser, toute
petite, sur le mur d’ardoises, de terre
et de mousse, surplombant la prairie du Vieux
Bourg, afin que je sois à leur hauteur.
Une fois posée sur mon piédestal,
intéressés et amusés de m’entendre
parler comme une grande personne, garçons
et fillettes me posaient tant de questions, auxquelles
je répondais le plus sérieusement
du monde, que ma mère – qui me surveillait
par la fenêtre de notre deux pièces
mansardées – venait me chercher,
très en colère, et les grondait
en leur disant :
– Laissez-la tranquille, vous allez la fatiguer
!
Un peu plus tard,
à l’école Saint Joseph de
Châteaulin – jusqu’en classe
de 6ème – j’étais systématiquement
l’une des 3 premières élèves
de la classe, trustant les prix d’honneur
et d’excellence dans toutes les matières
y compris le calcul mental. |
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Mais,
douée d’une hypersensibilité,
d’un esprit trop porté à la
logique et surtout d’une faculté
inhabituelle appelée "voyance"
(dont j’étais absolument inconsciente
bien évidemment),
je commençais
à souffrir, en silence ou en colère,
du manque total de psychologie de la part de mes
parents et de mon entourage – ignorants
en la matière – qui se mirent à
considérer
mes « visions »
et ma trop grande facilité de parole comme
de véritables tares.
Dès lors, on
prit l’habitude de me répéter
sans cesse « tu es folle », «
tu crois tout savoir », « tu ferais
mieux de te taire », « tu dis n’importe
quoi, n’importe quand à n’importe
qui », « tu n’es qu’une
raisonneuse, tu veux toujours avoir le dernier mot », etc.…
En réalité, ils n’avaient
pas tout à fait tort car il est vrai que
je parlais beaucoup et chacun sait que toute vérité
n’est pas bonne à dire : cela créait
donc régulièrement des situations
parfois très gênantes et plus que
délicates. La plus grave fut celle où
vers l’âge de 6 ans, ayant accusé
un voisin d’origine plus ou moins gitane
d’être un voleur, cela provoqua un
véritable drame.
Un soir d’automne,
le père Le M. – qui avait un fusil
de chasse et le sang vif – vint frapper
chez nous à la nuit tombée, à
la « maison jaune ». Je me souviens
parfaitement de cet épisode :
le hululement de la chouette dans le petit bois tout proche,
les épouvantables coups de fusil tirés
dans la nuit, les hurlements de l’homme
en colère, redescendu dans la cour, répétant
« je vais vous tuer », « je
vais vous tuer », « sortez de là
».
Mon père – pas encore rentré
de son travail – n’était pas
là pour nous défendre et l’image
de ma mère, terrorisée, me passant
fébrilement mon pyjama alors que je m’accrochais
à son cou et me mettant prestement au lit,
reste à jamais gravée dans ma mémoire.
Après c’est le trou noir, je ne me
souviens de rien : probablement me suis-je endormie,
terrassée par l’émotion !
La seule chose que je sais, après cette
histoire, bien sûr, nous étions fâchés
à mort avec cette famille Le M. et j’avais
chaque jour de terribles angoisses en passant
devant leur maison pour me rendre à l’école
! |
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A peu
près à la même époque,
une voisine mystérieuse s’est aussi
inscrite dans mon souvenir, ma mémoire. Sans
âge,
elle était tout habillée
de noir, elle venait sur le pas de sa porte, m’appelait
et m’invitait à entrer chez elle. Elle
m’aimait bien et n’invitait jamais un
autre enfant !
Elle vivait seule et pénétrer
dans son antre m’impressionnait beaucoup.
Elle faisait asseoir
sur un petit banc de bois tout
près de la cheminée.
Elle me donnait
une petite assiette en faïence bretonne
et
y déposait la crêpe de froment qu’elle
venait de confectionner, toute fumante, dorée
et sucrée, dégoulinante d’un beurre jaune, salé et fleurant bon. Je la
mangeais à la main avec gourmandise et pendant
ce temps, elle me parlait. |
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Je suppose qu’elle
me disait des choses « spéciales »,
sérieuses ou tristes, peut-être même
me posait-elle des questions elle aussi ? L’intérieur
de sa maison était toute noire comme elle
et, au plafond étaient suspendus un grand
nombre de parapluies noirs ou sombres car son métier,
son gagne-pain était de les réparer.
Les seules couleurs dont je me souvienne sont la
lumière
du feu dans l’âtre et
les couleurs jaune, vert et bleu de l’assiette.
Je ne sais pas ce qui s’est passé mais,
toujours est-il qu’un jour on a retrouvé
cette brave Soize Moulin pendue dans son escalier
! |
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Quoi
qu’il en soit, à partir de l’âge
de 8 ans, je sombrais peu à peu dans un
état dépressif grave au point d’induire
une baisse graduelle de mes performances scolaires du fait, notamment, d’un blocage de ma mémoire.
A partir de ce moment, je me mis à vivre
dans « mon monde », comme dans un
rêve, à demi amnésique.
Pas étonnant
alors qu’à l’âge de 14
ans, je me sois mise spontanément à
écrire sous forme de poèmes, une
façon pour moi d’exprimer par écrit
une partie de ce que je ne pouvais ou de ce que
je n’étais plus autorisée
à verbaliser. Cela me libérait l’esprit,
me soulageait et je me sentais rééquilibrée.
Et à 15 ans,
je n’avais plus qu’une seule idée
en tête : quitter l’école dès
que j’aurais obtenu mon BEPC. Deux ans dans
une école de secrétariat (le Cours Bernard, rue des Douves à Quimper)
où
je me sentais complètement en porte à
faux, se soldèrent par un échec
: mon état dépressif ne me permit
même pas de me présenter à
l’examen du CAP car, après une première
tentative
de suicide, mes études officielles
s’arrêtèrent là.
A 17 ans 1/2, j’entrais
donc sur le marché du travail et j’exerçais
durant 6 ans en qualité de secrétaire
médicale à Châteaulin, dévorant
toute la littérature scientifique à
ma portée, me sentant soudain, dans ce
contexte, une vocation trop tardive de médecin
ou de psychiatre.
A 18 ans, je présentais
à tout hasard l’un de mes poèmes à un concours de poésie et,
à
ma grande surprise, j’obtins un accessit.
Cela m’encouragea à persévérer dans l’écriture poétique et,
de manière à évaluer mes
capacités, mes compétences, je continuais
à participer régulièrement
aux concours de poésie où, comme
à l’école primaire, je trustais
les prix grâce auxquels j’entrais
peu à peu dans la peau d’une poétesse |
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A 21 ans (Erreur de jeunesse ? Non, plutôt mon karma !), je me mariais et nous nous
installions dans une maison neuve dans un
lotissement à Dinéault,
bourgade rurale s’il en est
(où je
réside actuellement). Après une nouvelle
tentative de suicide presque réussie,
je
serai embauchée à la Mairie de mon
domicile où je travaillerai pendant 12 ans.
Dans le même temps, mon époux Bernard
Fehlen était engagé par l’écrivain
breton Yann
Brekilien au service du G.I.E. d’écrivains
« Nature et Bretagne », mais la menace
du divorce planait. Malgré cela, je donnais naissance en 1973 à une adorable
petite Coralie :
le grand amour de ma vie. Mais le divorce était
inévitable d’autant que mon époux
avait pris
la fuite, un joli jour de mai (le 20
mai 1975 pour être exacte), en me disant «
Bon anniversaire, à ce soir, je serais de
bonne heure » mais je ne l’ai pas revu
pendant plusieurs semaines !
Assez rapidement, la
gendarmerie avait retrouvé sa trace à
Aubagne où il s’était engagé
secrètement dans la Légion Etrangère qui n’avait d’ailleurs pas tardé
à le rendre à la vie civile, le jugeant
« inadapté social et anti-hiérarchique ». |
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A partir
de ce moment, je vécus seule avec Coralie et je me passionnais pour l’écologie,
l’alimentation saine, végétarienne et biologique, l’homéopathie et la naturopathie. C’est aussi à cette époque
que je créais à Dinéault l’association
« Botou Skanv Dineol » se donnant pour
but d’apprendre les danses bretonnes aux personnes
intéressées qui étaient nombreuses.
Je n’arrêtais pas pour autant d’écrire poèmes, chansons et textes divers, mais je
ne me sentais pas encore prête à publier
un ouvrage. En attendant, de 1982 à 1989,
je créais pour les Éditions Jack à
Louannec dans les Côtes d’Armor, une
centaine de courts poèmes pour cartes de
vœux de nouvel an et cartes touristiques. Je
me permis alors de me réjouir d’être
sans doute l’un des rares poètes vivants
payé par un éditeur pour écrire ! |
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En
1981, suite à ma rencontre avec une femme
magnétiseuse, je commençais à
m’intéresser
à la cartomancie et en 1982 j’adhérais à l’ordre
Rosicrucien A.M.O.R.C., fraternité mystique et philosophique dont je cessais d’être
membre quelques années plus tard mais dont
je ne renie pas la valeur des enseignements. J’entrais
donc dans le monde de l’occultisme, de l’ésotérisme,
de la métaphysique et je me mis à
étudier la philosophie, le mysticisme,
la télépathie, l’au-delà,
la réincarnation et bien d’autres
choses encore...
Au tout début,
je n’avais absolument pas conscience que
cette incursion dans le monde de l’invisible,
des ondes et des vibrations allait me faire cheminer
pendant de longues années dans les labyrinthes
de l’esprit, développant insensiblement
mes facultés psychiques au fil de la souffrance
des échecs et des épreuves, des
expériences, de la patience et surtout
de la pratique de la voyance, induisant ainsi
une évolution spirituelle qui correspondant
en définitive à une véritable
mutation au sens génétique du terme. |
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Stimulée
par les prédictions de la fameuse magnétiseuse-médium
dont j’ai parlé plus haut, j’entreprenais,
en 1983, les démarches afin d’être
mutée de la Mairie de Dinéault
à la Mairie de Paris, dans l’espoir
de faire carrière dans l’administration
et de trouver ma place dans le show-business en
qualité d’auteur mélodiste.
En octobre, avec Coralie, je quittais donc sans
regrets ma verte campagne pour la grise capitale
où, pendant 6 ans, je rencontrais beaucoup
de gens de tous horizons y compris des personnages
politiques. Entre-temps, tout en continuant de
pratiquer la cartomancie, la pratique de la méditation
transcendantale m’ayant fait découvrir
mon don de « voyance », j’entrepris
de le pratiquer et de le développer. Très
rapidement, je constatais que la pratique de la
voyance m’allait comme un gant, j’abandonnais donc la cartomancie, la tarologie et mon pendule.
A cette époque,
lorsque je réfléchissais afin de
répondre à la question que l’on
me posait de plus en plus fréquemment : « comment êtes-vous devenue voyante
? » , je pris conscience qu’en vérité
« j’étais née comme
ça », mais que je l’ignorais
du fait que cette faculté de mon cerveau avait été, dans mon enfance, totalement
occultée et étouffée par
mon environnement humain ! Mais alors, ça
change tout ! Si je suis vraiment née «
voyante », alors j’en ai peut-être
vraiment la capacité ? C’est ainsi
que je commençais à prendre de plus
en plus confiance en moi et à entrer petit
à petit dans ma peau de « voyante » ayant le désir impérieux
de me perfectionner sans cesse. Et par conséquent,
je progressais !
À partir de
là, bien évidemment, je me sentis
de plus en plus mal à l’aise : mon
« moi » commençait à
se fissurer. Je me sentais assise entre deux chaises
: l’administration commençait à
me rendre « malade » tandis que les
consultations de voyance m’apportait de
plus en plus de contacts humains et de satisfactions
malgré les aléas parfois assez lourds. |
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Me
sentant de plus en plus marginale et, de toute
façon, ayant totalement épuisé
les joies de l’administration, j’en
démissionnais et je quittais Paris avec
Coralie et en accord avec elle, en 1989, pour
m’installer à Nantes en qualité
de Parapsychologue-Conseil free-lance.Ma notoriété
grandit de jour en jour ainsi que ma "clientèle".
Pour la première fois de ma vie,
non seulement j’avais l’occasion de
parler, mais j’avais l’autorisation,
le droit de parler ! Non seulement on
ne me disait pas de me taire, mais les gens me
le demandaient, m’écoutaient avec
respect, me remerciaient et, de plus, me dédommageaient
pour ce travail. Pour la première fois
de ma vie donc, je me sentais vraiment bien, je
me sentais à ma place, en accord avec moi-même,
mais qu’était-ce donc que cette angoisse
qui me taraudait ? |
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La
réponse à cette question tombe en
1991 comme un couperet : les médecins avaient
diagnostiqué pour Coralie une très
grave maladie dont j’apprendrais par la
suite qu’elle était incurable : elle est atteinte d’un ostéosarcome
maxillo-facial, c’est-à-dire un cancer
des os
du visage.
Commença alors
un vrai marathon, un véritable calvaire
pour elle et moi qui durera 2 ans et demi ; nous
vivions dans une semi-illusion, oscillant entre
espoir farouche et énergie du désespoir,
sans oublier les moments d’intense abattement
et les crises de larmes. Malgré cela, je
continuais d’aider les gens par mes consultations
de parapsychologue-conseil, j’étais
sur tous les fronts ou du moins j’essayais,
malgré les difficultés. Coralie
faisait preuve d’un courage sans égal ! J’écrivais toujours et, par la
suite, je m’apercevrai que j’avais
écrit un certain nombre de poèmes
prémonitoires qui correspondaient
à notre situation : la maladie grave et
l’aspect plus que pénible de la vie
quotidienne avec pour seule perspective, la mort...
la mort de Coralie, ma fille unique, mon enfant
chérie...
Cela faisait déjà un moment que
je voyais la mort sur son aura, mais son père étant cardiaque et alcoolique, j’en
concluais systématiquement que cela ne
la concernait pas, elle, mais son père ! Je voyais donc sa mort sans la voir, mais heureusement,
dans un certain sens.
Il me revint en mémoire
que dans sa petite enfance je
vécus dans la peur permanente
qu’elle
ne meure. Je vivais aussi d’étranges
moments lors desquels je « voyais
» son visage très laid !
Je me raisonnais, ne comprenant pas pourquoi,
par moments, je la « voyais » si laide
alors qu’elle était si mignonne.
Lorsque Coralie eut 7 ans, rassurée,
je ne fus plus envahie par ces anticipations génératrices
d’anxiété. |
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En
mars 1993, littéralement épuisée,
me sentant coupable et responsable, dépressive car vivant sa maladie et son futur décès comme un échec personnel, suicidaire, ayant
totalement perdu confiance en moi et donc incapable de travailler, par la force des choses, nous
quittions Nantes en catastrophe et nous
revenions nous installer dans notre petit pavillon
de Dinéault où
6 mois plus tard, Coralie me quittait pour l’autre
monde avec, heureusement,
la perspective
de sa réincarnation selon mes
visions lors du trajet vers Brest.
Au mois de juillet
1993, Coralie dont l’état s’aggravait
considérablement était conduite
en ambulance au CHU de Brest. Elle y somnolait
tandis qu’assise à ses côtés,
je veillais sur elle. C’est alors que j’eus
la vision claire, nette et positive des conditions
de sa réincarnation.
Sur son lit l’hôpital,
elle me dit : – Maman, je crois que je vais
mourir.
Je lui répondis : – Oui,
ma chérie, je le crains. Tu ne manges plus
rien, tu vomis tout même les médicaments,
même l’eau… Mais n’aie
pas peur, maman a vu que tu vas
te réincarner
bientôt, tu vas revenir. Tu verras ça
sera bien pour toi, ça sera mieux.
Et je lui racontais ma vision, lui donnant tous
les détails. Je concluais en lui recommandant
de n’en parlant à personne…
Ce serait notre secret. Mais dès que ma
mère et ma sœur furent là,
elle s’empressa de leur raconter toute l’histoire. |
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Respectant
sa volonté, et avec mon plein accord, sa
dépouille fut incinérée,
ses cendres données à la mer. L’urne fut placée au milieu du jardin, sous une
grosse pierre moussue,
dans un écrin de
verdure et de fleurs qui se succèdent au
fil des saisons.
Coralie est décédée
à 20 ans le 9 septembre 1993, mais au mois
de juillet, j’avais déjà reçu l’intuition et l’inspiration
d’écrire les textes qui
seraient lus à la cérémonie
des obsèques et, en particulier,
le « Chant funèbre »
qui se trouve à la page 103, poème
central de mon ouvrage « Dans le
droit fil de l’âme »
que je lui ai dédié ainsi qu’à
toutes les personnes éprouvées par
la mort d’un enfant. |
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Le
19 septembre 1994, soit un an et dix jours après
son décès, selon mes prédictions
et à ma plus grande joie, Coralie se réincarnait
dans les conditions prévues. Elle
est aujourd’hui proche de moi, nous nous
adorons et il y a entre nous une communication télépathique
et une complicité
sans pareille.
Malgré le
bonheur de sa réincarnation, je vivais
plongée dans une solitude initiatique digne
d’une semi-ermite, menant une vie à
la fois active et contemplative, sans but clairement
défini, handicapée par une santé
instable, cherchant désespérément
un sens nouveau à ma vie bien que n’ayant
jamais interrompu ni la voyance ni l’écriture,
4 ans après le drame, j’envisageais
vaguement de publier un livre. |
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Méditation
et psychologie |
Mais,
avant cela, il aura fallu que j’achète
« par hasard » un livre intitulé
« Méditation et psychologie - Soigner
son âme », dont l’auteur, le Docteur Jacques Vigne, médecin,
psychiatre, écrivain, vit en Inde depuis de nombreuses années, à l’ashram de Sri Anandamayi,
à Haridwar, dans la vallée
du Gange. Il y pratique le védânta,
doctrine à la base de l’hindouisme,
qui comprend les Upanishads et la Bhagavad-gîtâ,
l’ouvrage le plus populaire en Inde de toute
la littérature sanskrite.
Ce livre m’a
sauvée ! Je l’ai lu 7 fois et davantage
en ce qui concerne le chapitre 9 intitulé
« Poétique »
où le Docteur Vigne traite de l’utilité
de la poésie en particulier au niveau de
son rapport à la spiritualité.
Auparavant, j’étais totalement persuadée
que mes poèmes n’intéressaient
personne, mais grâce à lui, je pris
conscience du contraire et fus alors convaincue
que, même si ce que j’écris
n’intéresse pas tout le monde, il
devait certainement exister un potentiel suffisant
de lecteurs pour qu’il soit intéressant
de publier mes textes. |
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Immédiatement,
après avoir eu ce déclic, motivée,
je me mis au travail, encouragée, en particulier,
par mon ami Yann Brekilien, qui
rédigea une préface très
élogieuse mais néanmoins sincère,
puis par le Docteur Jacques Vigne qui avait répondu
à ma lettre bien qu’il fasse retraite
dans son ermitage de l’Himalaya et enfin,
par le poète Charles Le Quintrec que je rencontrais dans ses quartiers d’été
à Moëlan sur Mer où il se donna
la peine de lire mes poèmes et de me donner
de judicieux conseils non sur le fond, mais sur
la forme. Il me disait, par exemple :
«
Votre expression poétique est tout à
fait originale et beaucoup de vos poèmes
sont très beaux. C’est pourquoi,
restez simple, n’en rajoutez pas ! Vous
touchez juste »...
La présentation
des textes et de l’ouvrage lui-même
améliorée, revue et corrigée
par le « maître es poésie »,
ayant obtenu son feu vert, je me lançais
à l’assaut des éditeurs mais
en pure perte. Ma patience ayant des limites et
refusant d’être plus longtemps tributaire
du bon vouloir des professionnels du livre, je
décidai de but en blanc de devenir mon
propre éditeur et ce qui fut dit fut fait
malgré les difficultés, l’angoisse et surtout les problèmes de financement associés
au stress de l’apprentissage
de l’informatique et d’Internet en
autodidacte. |
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Dans
le droit dil de l'âme |
Début
mai 1999, sortaient enfin des presses de l’imprimerie
mille exemplaires de 200 des pages blanches souvent
noircies avec facilité et rapidité
au cours des 30 années passées ayant
trouvé leur place dans ce livre intitulé "Dans
le droit fil de l'âme" ! J’y
retrace, en quatre chapitres intitulés
« périodes », un résumé
de mon chemin de vie et de mon évolution spirituelle. Par l’intermédiaire de
ce livre, Coralie est connue et
aimée ; elle continue donc
de vivre dans
les mémoires et, d’une certaine manière,
elle est devenue « immortelle »,
elle
est passée à la postérité
! |
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Publier moi-même mon livre de poèmes a redonné un but et un sens à ma
vie. Cela a été
et est encore véritablement
une sorte de thérapie,
cela m’a beaucoup aidée à
refaire surface ! D’autre part, il m’a
ainsi été possible de prendre la
mesure de mon évolution de conscience du
fait des poèmes ayant une dimension spirituelle.
Grâce à ce livre, j’ai pu communiquer,
reprendre confiance en moi, transmettre ma philosophie
de vie, exprimer mes états d’âme,
ma vie intérieure et surtout sortir de
mon isolement pour aller à la rencontre
de l’autre. En un mot, ce livre me permet
d’exister de nouveau, comme
Coralie.
Et se sentir exister, n’est-ce
pas là une nécessité vitale et un droit pour chaque être humain,
un
but fondamental de notre existence ? |
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Les précieux
témoignages de mes lecteurs ont justement
été pour moi une reconnaissance et,
par conséquent, une importante source de
motivation et d’énergie. La plupart
disent, comme Patrick Poivre d’Arvor par exemple,
que ce livre est très beau mais surtout très
émouvant. C’est la raison pour laquelle
PPDA m’a fait le plaisir de présenter
mon ouvrage sur LCI, dans le cadre de ses « coups de cœur », lors
de son émission littéraire «
Place aux Livres ».
Les lecteurs apprécient aussi les 20 illustrations dont plus de la moitié sont l’œuvre
de Coralie |
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Un témoignage
important parmi tant d’autres : celui du Docteur
Vigne qui m’a écrit dernièrement
de sa solitude de l’Himalaya où il a relu mon livre de bout en bout et
en est si touché qu’il me demande l’autorisation
de publier 2 poèmes : « Le maître » et
« Le silence »...
Le
premier dans la revue de l’ashram et le second dans son prochain livre «
Le mariage intérieur » qui
traitera principalement de l’écoute
du silence. Jacques Vigne est persuadé
que
mon ouvrage « Dans le droit fil de l’âme » donnera une inspiration spirituelle aux
gens.
Par ailleurs, il m’informe que mon livre est
proposé à la bibliothèque
du Centre d’Accueil International en annexe
à l’ashram, fréquenté
par de très nombreux visiteurs du monde entier.
Tout ceci est vraiment très encourageant
et « Dieu » sait à quel point
j’avais besoin d’encouragements. |
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Très
important également, j’ai la chance
d’être aujourd’hui parmi vous
et, pour la première fois de ma vie, je
suis « en entier » et non en deux
morceaux. Ici, au Château du Colombier,
il m’aura été possible d’exister
pendant un moment sous l’angle des deux
facettes les plus importantes de ma personnalité
: la poétesse et la voyante.
Ce n’est pas une chose couramment possible
et je suis d’autant plus ravie d’avoir
eu l’occasion de m’exprimer publiquement
en ce lieu si convivial. Merci donc de votre écoute
attentive.
Je conclurai en disant
comme le Président de la République, Jacques Chirac, qui m’a récemment félicitée très chaleureusement pour mon talent et la sensibilité généreuse exprimée dans mes beaux poèmes :
« Si on n’a pas le temps de
lire un roman, on a toujours le temps de lire
un poème ». |
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©
Silviane Le Menn, 31 mars 2000 |
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Dernière
mise à jour
lundi 29.01.2018 10:19
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