Le jour où la peur dit son nom
âme première de la malchance
vient l'exorcisme des démons
alors la peur perd sa prestance
Elle se cache, sourde sorcière
en labyrinthe et chemins creux
dans les dédales et les ornières
de notre esprit en mal de "Dieu"
Enfin à nu, à découvert
la voilà, l'ardente assassine
flagrant délit, la meurtrière
ne vit que de vols et rapines
Elle se cachait si bien, la gueuse
sous tant et tant de noms d'emprunts
timidité, pâleur fiévreuse
rendant l'avenir incertain
De même, le trac ou bien l'angoisse
les mille excuses qu'on peut trouver
les complexes qui portent poisse
à tous ceux qui n'osent oser
Au fond du lit, l'homme se cache
avec sa honte et ses regrets
encore une fois la peur entache
un pauvre coeur tout ravagé
Peur du passé, de l'avenir
seulement peur de l'inconnu
peur de la mort qu'on voit venir
vers qui l'on va, tout seul et nu
Ouvrir les yeux, un des remèdes
prendre le taureau par les cornes
regarder la diablesse laide
d'un oeil hautain qui ne flagorne
Si l'homme qui dans la peur se meut
prie la chance de l'en délivrer
sur ce chemin tout ira mieux
car point de peur, point de danger
S'en ira l'homme un beau matin
méprisant la peur qui s'accroche
têtue, aux pans des jours anciens
marchant bon train, quiétude en poche |