Un bonheur devenu très rare : inspirée dès ce matin, j'ai écrit ce long poème nostalgique !

Un jour vient le moment
de démolir les châteaux de sable
et jeter les mirages aux orties

Un jour vient le moment
de signer d’une croix indélébile
la trame des rêves chimériques

Couper les ponts
Couper les fleurs du Mal
Ne plus rêver qu’à la Paix
de l’âme et de l’esprit

La roue tourne sans retour
nous donnant le tournis
Se recentrer sur soi
objectif prioritaire de fin de vie

Dans les mailles du filet
prisonniers de l’existence
La mort à crédit
ne fait pas de cadeau

En linceul blanc neige
la mort en perspective
complice incontournable
des matins aux cheveux gris

Au bout de chemins capricieux
voici le grand sommeil
Point de vicissitudes
ni multiples souffrances

A petits pas sans qu’on la voie
la mort initiatrice

A grands pas pour qu’on la voie
la triste mort génitrice
de peurs qui s’entrechoquent
dents serrées sur le vouloir

Départ imminent
mort par surprise
Mort programmée, orchestrée
lorsque la vie perd son sens

Nonobstant d’exhaustives floraisons
de poèmes lugubres et profonds
de mystifications religieuses et sectaires
d’amas confus de concepts visionnaires
les arcanes existentiels sont abyssaux

Étoiles dans la mer
Étoiles dans le ciel

Attraction cosmique
sans repère, sans fil d’Ariane
dans les astres lumineux
des nuits insondables
soif atavique d’un Au-delà
promesse de renaissances
loin des drames passés

Espoir de vie encore
continuer la route
envers et contre tout
poursuivre la Destinée
en surmontant obstacles
et diffluences mentales

Espoirs vaporeux
fugaces et éternels
perles noires sur fil de soie
aux rouges brillances disparates
et, comme le fabuleux Phénix
renaître de ses cendres

Silviane Le Menn
Quimper, le 25 juin 2016