La grande
croix perchée
au sommet de la brume
dans la fantomatique mémoire
des guerres à l’infini
dit :
en sa vision de l’avenir
le poète aura sa part
dans l’écume aux souvenirs
dans le roulement de l’histoire
Chaque grand homme en désespoir
fera de l’honneur une cause
Chaque être humain fera valoir
à chaque fois pour chaque chose
la loi d’amour
et que nul n’ose
encore tuer au nom de « Dieu »
encore meurtrir, encore détruire
ni par le sang, ni par le feu
Faute de quoi l’homme
sauvage
perpétue l’extermination
Lorsque Paris en grand
carnage
verra enfer et damnation
le fou sèmera dans son sillage
les nuages noirs de l’illusion
car sa croix comme message
a ciblé notre nation
Là, dans le cœur
de France
la pyramide explosera
et d’une maigre pitance
le peuple se contentera
Lorsque la tour écroulée
sur l’orgueil s’abattra
la Seine ensanglantée
dans la mer se jettera
tel un raz-de-marée
le grand exode commencera
Il sera trop tard pour
prier
à Lourdes, à Rome, à Colombey
près de la terre
ou près de la mer
trop loin du ciel
nulle aide ne surviendra
car la courte vision
des hommes insensés
ne pourra mettre en la maison
un « Sauveur » de l’humanité
Seul le poète visionnaire
peut encore vous enseigner
qu’à cette heure
les rôles sont distribués
Le Général
ne s’en console
voyant tout de là où il est
voyant le Boeing qui décolle
vers sa tragique destinée
Dans sa tombe, il se retourne
car la destruction programmée
bien que le temps l’ajourne
a, compte à rebours déclenché
L’apocalypse se prévoit
dans le cœur de l’homme avisé
si tant est qu’on le conçoive
comme probable vérité
Partie visible de l’iceberg
n’est pas blancheur immaculée
Le rouge et le noir en exergue
danseront dans le brasier
Comme un étau qui se resserre
on voit les mâchoires de la mort
croquer à belles dents la misère
hacher menu têtes et corps
La barbarie des êtres frères
transcendera tous les décors
jusqu’aux confins même des déserts
car être faible est un grand tort
Autour des villes, en la
campagne
le goût du sang qui s’accentue
n’épargnera nulle montagne
chiens, fous de rage devenus
L’escalade de la violence
n’épargnera nulle cohue
On pleurera sur la souffrance
des fillettes et des bébés nus
Par Allah, le grand prophète
jamais cela n’avait voulu :
hommes devenus des bêtes
de drogue et de folie repus
Paroles de Jésus et Mahomet
ne peuvent guère être entendues
parmi le bruit des mitraillettes
des balles, bombes et des obus
La révolte gronde sourde
Les réveils seront ennemis
La voix de la mort se fait lourde
plus encore, celle de la folie
Au « Dieu » argent, au « Dieu» cruel
d’autres agneaux sacrifiera
l’homme de pouvoir
qui tue rebelles
tous ceux qui ne plient pas
Lorsqu’au ciel bleu,
un gros oiseau
en plein vol explosera
jamais on n’aura vu tant d’eau
en mer de larmes on se noiera
De carnage en carnage
la peur en maître règnera
Mais pour la Paix
l’Enfant Sage
de tout son Cœur
chantera |