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Voilà
donc où nous en sommes en 2005, après un
bon siècle – presque et demi – d'école
gratuite et obligatoire. La bataille de la lecture n'est
toujours pas gagnée. 15 % des élèves
qui entrent en 6ème ont des difficultés
à suivre une scolarité normale.
Comprendre : ne savent pas lire ou alors mal. À
la sortie de l'école, ils seront près de
4 % en situation d'illettrisme. Depuis des décennies,
on se dispute sur les diverses méthodes. Globale
ou pas, syllabique ou pas : on n'a toujours pas tranché
sauf pour dire que la méthode choisie ne devait
pas être rigide mais être appliquée
avec intelligence... Bonne idée.
Notre actuel ministre de l'Education veut s'attaquer lui
aussi au problème. "Des dictées, des
rédactions, des récitations", préconise-t-il,
en nostalgique de la bonne vieille école républicaine
(qui n'avait pas que du mauvais, loin de là). Et
de confier une mission - une de plus -, cette fois-ci
à l'écrivain Erik Orsenna, dont la signature
est devenue familière aux lecteurs du Télégramme.
Au fond, qui mieux qu'un homme de lettres, lui même
père de famille et auteur de "La grammaire
est une chanson douce", serait plus à même
de réfléchir à la question ? On espère
simplement que ses conseils seront appliqués et
que son rapport ne sera pas enterré avec les autres.
Mais apprendre à lire est une chose, donner le
goût de la lecture en est une autre.
Inlassablement, il faut lire et faire lire, à l'école,
à la maison.
Attirer les enfants avec des histoires.
Faire du déchiffrage, un jeu.
Ce qui au temps de l'image reine, est une vraie gageure,
on le sait bien. |