L'interrogatoire a porté sur l'organisation du fonctionnement de la
mairie de Paris, ses responsabilités, l'organisation de ses différents mandats, a expliqué l'avocat de
Jacques Chirac. Un nouvel interrogatoire portant plus spécifiquement sur les emplois fictifs présumés sera organisé "dans quelques mois", a-t-il précisé.
L'affaire concerne une enquête sur une quarantaine d'emplois suspects de la Ville de Paris. Les bénéficiaires auraient reçu des salaires sans fournir une activité réelle au service de la municipalité. Certains éléments du dossier mettent directement en cause Jacques Chirac, comme un ordre d'embauche d'un chauffeur signé par lui. Jacques Chirac avait déjà été entendu en juillet 2007 par un juge de Nanterre pour une affaire d'emplois fictifs, mais cette fois au RPR. Le juge s'était alors déplacé vers les bureaux parisiens de Jacques Chirac.
"Ces recrutements, je les ai souhaités ou autorisés parce qu'ils étaient légitimes autant que nécessaires", déclare l'ancien président dans une tribune publiée par Le Monde, daté de jeudi 22 novembre. Le "conseil municipal a délibéré et autorisé leur recrutement, autorisation renouvelée ensuite, tous les ans, lors du débat public sur le budget". "Jamais les moyens de la Ville de Paris n'ont été mis au service d'autres ambitions que d'agir pour les Parisiennes et Parisiens. Jamais il n'y a eu d'enrichissement personnel", écrit encore Jacques Chirac.
Jacques Chirac, mis en examen pour détournement de fonds publics, s'est dit innocent devant le juge, a déclaré l'avocat de l'ancien chef de l'Etat, Jean Veil. "Sur le plan des principes, il considère que les emplois étaient parfaitement légitimes et que pour la mairie, ils étaient de bonne politique".
Quatre directeurs de cabinets de Jacques Chirac (Robert Pandraud, Daniel Naftalski, Michel Roussin et Rémy Chardon) sont aussi mis en examen, ainsi que Bernard Bled, ancien directeur de cabinet de Jean Tibéri, successeur de Jacques Chirac à l'Hôtel de ville de la capitale.
Des investigations ont été menée sur Claude Chirac, fille de l'ancien président. Plusieurs proches de ce dernier sont poursuivi.
L'enquête pour "faux en écritures publiques, prise illégale d'intérêt, détournement de fonds publics et recel" a débuté par une plainte d'un contribuable parisien en 1998. En janvier 1999, une information judiciaire est ouverte. Les dernières demandes d'annulation de la procédure ont été rejetées en juin 2007 par la Cour de cassation.