En robes surannées
apparaissent les vies ancestrales
sur l’écran silencieux de la mémoire
Puisant à l’eau courante
de ces profonds souvenirs
gouttelettes côte à côte
font une mare où se mirer
L’autrefois visible maintenant
dans l’esprit rassasié
du souvenir présent de l’antériorité
Jolies images ou brumes
Clairs soleils ou nuits d’encre
sont toutes les douleurs
toutes les amertumes
et sont tous les bonheurs
Ce qui a existé encore existera
La mémoire vidée encore se remplira
En robe d’avant-garde
se profile au futur
souvenirs d’avenir
aux vastes lueurs d’azur
Vaste est l’acquis, le nous
Faible est l’homme, le moi
Grand est le devenir, le soi
Le devenir est tout
La mémoire infinie
La sagesse est intime
mais le pouvoir succinct
aux labyrinthes éprouvés
maintes fois visités
Labyrinthes éprouvants
éperdu, se perdant
et puis enfin le fil d’Ariane
lorsque le feu follet
de l’esprit nous enchante
nous montrant l’avancée
main dans la main du soi
Dans les vapeurs karmiques
aux miasmes étouffants
se boit chaque seconde
le fruit de vos paroles
Ô bons guides secrets
invisibles maîtres d’école
Afin que nous puissions brosser le plan complet
il a fallu la vie
et la vie est école
et c’est si long, si dur
que les esprits s’affolent
Il faut comme l’oiseau
penser que l’on s’envole
car un oiseau sans ailes
ne peut être un oiseau
et un homme sans pensée
ne pourra être un homme
Un homme sans pensée
qu’a-t-il en devenir
sinon de repasser
par les mêmes soupirs
car sans un plan dressé
il ira en aveugle
vers les mêmes écueils
les mêmes perditions
Ô mémoire divine
alors que tu t’exprimes
mon cœur est en émoi
et mon ouïe si fine
se concentre sur toi
car ta voix est subtile
et ton écho en moi
fait se tisser les fils
dans le tableau du soi