La valise gonflée
de rêves reconstruits
le poémien s'en va
de pays en pays
Il traverse les bois
les villes, les prairies
cueillant deci-delà
une rose, une ortie
Il traverse la mer
calme, épanouie
ou furieuse en hiver
et voleuse de vie
Il grimpe les montagnes
par les chemins de pierre
parcourant la campagne
et les chemins de terre
La valise gonflée
de papillons de nuit
de pipeaux enchantés
et de mélancolie
le poémien s'en va
et dans son oeil d'azur
il y a une joie
un bonheur sans mesure
Fidèle malgré lui
au voyage sans fin
il traverse des fronts
où se plaque l'ennui
il renie les prisons
d'où l'amour est banni
il traverse des yeux
par les pleurs tous rougis
il renie tous les jeux
où couve une folie
Le poémien s'en va
par des chemins secrets
la valise gonflée
enrubannée d'amour
Quelquefois le chagrin
lui parle de retour
mais toujours il s'en va
de pays en pays
la valise gonflée
de rêves reconstruits |