Dans un nuage dansant
se vit soudain la fascination
d'un sourire enchanté
puis vint la terreur sourde
On entendit alors le murmure
d'une envolée lyrique
percé du cri de la solitude
repété dans l’écho de la nuit
Le corps en son repaire
dessina sur le mur de l'âme
ses multiples labyrinthes
en attendant le jour
Brutalement la lumière
aveugla l'entendement
et fit battre le coeur trois fois
tandis que la main tendue
se perdait dans le vide
Nul être au monde
ne saurait dire comment
vivre et mourir absent
du règne de l'amour
Que dire encore
dans l'hébétude des folies
sinon espérer toujours
dans la lenteur des lendemains
Qu'embrasser avec ferveur
sinon les fantômes des passés
Qu'enfin dans la quiétude
vienne l'aube de l'autre monde
et l'oubli de la morsure
des passions envenimées
Mais les rêves en fondu enchaîné
se spasment en noir et blanc
et n'ont d'autre refuge
que l'ermitage glacé
d'un miroir qui sans cesse
renvoie l'être à l'être
dans l'impossible fuite
d'un éternel face à face |