Lorsque se dévide
en spasmes spontanés
le trop‑plein de l'âme
affluent en maints ruisseaux
les larmes enivrantes
de l'être au désespoir
qui ne se trouve pas
et courre à perdre haleine
Et l'ombre insaisissable
du moi joue à cache-cache
derrière chaque brin d'herbe
sous chaque rêve éteint
Le chemin en pure perte
cent fois recommencé
l'homme sans fin ressasse
les mirages du passé
Cherchant l'amour en vain
en dehors de lui‑même
il oublie de s'aimer
ne pense qu'à paraître
Lorsqu'un jour vient la mort
sans y avoir pensé
il marbre ses regrets
Bien pauvre il a été
Le trésor en lui‑même
il ne l'a pas cherché
ignorant et contrit
son cœur n'a pas trouvé
berné qu'il a été
dans la folie moderne
esclave des sensations
et des désirs sans nombre
Pourtant viendra le jour
au bout de la jetée
de l'âme qui s'élance
dans la mer vérité
et ne se noiera pas
celui pour qui le souffle
est l'ultime bouée
cerclant de l'éternité |