Moi qui n’avait
rien depuis un millénaire
ni tendresse, ni amour, que passions meurtrières
me voici au milieu du cercle de tes bras
point focal de ta vie, en cette heure, en ce lieu
Demain peut-être
aussi
tant que nous sourirons à la nuit, aux étoiles
sans les interférences d’autres visages
opales
la joie sera pour nous, en ce parcours fertile
d’être enfin quelque part, comme en terre
d’asile
sans piège, sans prison, en liberté gracile
Rien que le verbe pur,
les yeux clairs de l’aiglon
aux ailes bleues d’azur
Rien que les rêves fous des âmes en perdition
en ballet fantastique, de rythmes en vibrations
scandant le goût magique de nos incarnations
La larme au coin de l’œil
d’un lointain troubadour
se mêle au rire trouble d’une forte émotion
Moment où l’on se quitte projette à
l’horizon
le lendemain absent, l’obscure disparition
Rien n’est sûr,
rien n’existe
que le moment passé
que le moment présent
L’avenir est à risque
Mon cœur te reconnaît,
ma raison ne te veut
prétextant mille demains tout remplis d’autre
chose
tout remplis d’autres yeux et de métamorphoses
Quand la vision d’amour
étreint le trait de plume
les visions de l’esprit se noient au coeur des
brumes
et la vision des morts est sans nulle amertume
lorsque les autres vies dans nos esprits s’allument
Hier est comme demain,
demain est comme hier
mais au bout du chemin est la planète fière
où l’on se garde heureux, où l’on
entre en prière
si tant est qu’on le veut, si tant est qu’on
l’espère
Le fruit des transcendances
aux couleurs impalpables
rend l’amour incertain jusqu’aux jours agréables
où l’amour est vivant malgré tout
l’insondable
Alors, vivons le jour en
dépassant la nuit
en recréant l’amour à chaque soleil
qui luit
De toute éternité nous nous étions
unis
alors pourquoi douter de nous, demain, ici |