Essentielle et pourtant
impalpable, indispensable et pourtant mal traitée,
la poésie, vitale, équilibrante, salvatrice
pour le poète ainsi que pour l’homme anonyme,
l’homme sans nom. Poésie moderne égarée
entre technologies et solitudes, entre cybernétic
du rêve et passion animal. Poésie qui toujours
aura ses porteurs d’eau, ses travailleurs bourrus, ses
naufragés grandioses. Feu primordial vers l’espoir,
éclats silex, fulgurance, lumière immense
de savoir et d’humilité, paupière de conscience
sur nos visages ombreux. Langue hors la langue qui nous
parle d’évidences, de nous même, plus justement,
plus véritablement qu’un miroir.
Est- ce que nous l’aimons assez, est-ce que nous lui
donnons le rang qu’elle mérite, voulons nous
encore d’elle vraiment ? Gardons lui un petit coin dans
notre cœur pour qu’elle puisse s’épanouir chez
certains, comme le ferait une fleur contenant le remède
à de nombreux maux. Protégeons là,
défendons là, aimons là plus fort
que jamais. Il faut préserver son immense brasier
d’écume, ses constellations et ses firmaments
superbes, ses soleils amis, ses promesses de bonheur.
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